Le Mur (Berlin)
Ce Mur était une ombre fabriquée de vos peines,
Du sang qui, des années, a coulé de vos veines.
Il était un rempart érigé dans la honte,
Souvenir d’une vie qui veut régler ses comptes.
Ce Mur était un voile entouré de secrets,
Qui avait résisté, qui a collaboré ?
Il était un fardeau imbriqué de vos haines,
De batailles perdues, quand se brisent les chaines.
Les vainqueurs ont choisi pour conclure une guerre,
De cloîtrer un pays, séparant êtres chers.
Et de l’autre coté de la grise muraille,
Gagnaient la liberté ceux qui trouvaient la faille.
On peut se demander : qui dit vrai, qui nous ment ?
Fallait-il à ce point haïr obstinément !
Aurons-nous la réponse ? Qui nous ment, qui dit vrai ?
Et si la vérité n’apparaissait jamais ?
A l’autre bout du pont, je t’aperçois mon frère,
Tu as grandi là bas, dans les bras de ma mère.
Pour l’amour de mon père, ici je suis resté,
D’un séjour éphémère vers une éternité.
A présent sont tombés quelques pans de ce mur,
L’air que l’on y respire nous paraitra si pur !
Et si par grand bonheur nous nous sommes revus,
Nous sommes l’un pour l’autre de simples inconnus.
On me priva de toi pendant trois décennies,
Ce que l’on m’a volé, on me rend aujourd’hui :
Depuis que le soleil a brillé sur Berlin,
Nos enfants se retrouvent, se tiennent par la main.
Il est né après nous, symbole d’une paix
Impossible à comprendre pour qui vit désormais.
Il est mort avant eux, bien avant qu’ils ne viennent,
Restent quelques photos afin qu’on se souvienne.
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Amitiés,
Maria
On ne recommence plus, mais se souvenir c'est presque recommencer. Charles Nodier