Un petit lapin hagard fuse d’un fourré
Le vieux chien un peu trop tard la tête a tourné
Sur la plaine ensommeillée au matin blafard
Une herbe a juste tremblé un peu au hasard
Deux petits lapins vantards tout émoustillés
Se sont dit : -« viens, on repart de l’autre côté »
Sur la plaine émotionnée au double départ
Leur cœur bien un peu battait à nos deux lascars
Trois petits lapins plus tard bien habitués
C’était bien un boulevard qui là circulait
Dessous le regard blasé de mon vieux clébard
Je crois bien qu’il en a fait quelques cauchemars
Et puis ce fut un milliard de pattes à peu prés
Quant au nombre d’oreillards, je ne l’ai pas fait
Qui sont venus gambader jusqu’à son plumard
Il ne faut pas méjuger de son air flemmard
Dans sa gueule en épaulard mais les yeux fermés
Vinrent comme au piano bar sans se méfier
Les râbles bien entraînés de tous ces jobards
Venus tous seuls se jeter dans ce traquenard.
Au matin de ce nectar dont il put rêver
A défaut de l’attraper mon grognard rusé
Les yeux bien cernés et le ventre rondouillard
Les babines se léchait d’un air goguenard !
----------------
Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)