-« Te souviens-tu, couleur sépia
De nos grands-mères aux airs d’aria
Pâlis au filtre des années ? »
-« Ah, tes dentelles surannées ! »
-« Est-ce que tu renieras aussi
Les printemps heureux et fleuris
Du chemin creux aux échos tendres ? »
-« Je ne sais, je ne peux l’entendre »
-« N’auras-tu jamais de regret
Pour les étés sur les adrets
Et cette chaleur qui me hante ? »
-« Ma mémoire est insuffisante »
-« Te reste-t-il encore un peu
De tendresse pour ces monts bleus
Touchés du pinceau de la grâce ? »
-« C’est un passé dont je me passe »
-« Te revient-il comme un remord
Les yeux fanés sur ces vieux ors
Que voilait une brume douce ? »
-« C’est vers le futur que je pousse »
-« Mais quand même ! Le rond souriant
De nos dents aux pommes croquant
Sur l’herbe mouillée qui frissonne »
-« Ah, que me parles-tu d’automne ! »
-« Et les récoltes embaumant
Champignons, noix comme diamants
Au cœur du fruitier, et les poires ! »
-« Las ! C'est l'odeur qui crie victoire. »
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)