Elle s’assit tout en haut
Derrière la lucarne
En rondeur de carreaux
Dans son voile de larmes

Il perlait à son nez
Une goutte de sang
D’une main essuyée
Tache pourpre baignant

Elle pensa que la vie
Ne vaut pas la chandelle
De sa plume adoucie
Aux lueurs sans appel

Que les ombres en tableau
Se peignaient en bleu ciel
Mais se figeaient pourtant
Dans le noir éternel

Elle pensait en visions
De candeur assoiffée
Spectre blanc d’horizon
Sur de folles idées

Elle écoutait ainsi
Mourir en silence
Ce qu’elle avait écrit
En aubes renaissance

Elle ne voyait au ciel
Que des mots sans valeurs
Des astres en sommeil
Aux dernières lueurs

Elle posa son front
Sur les vitres salies
Communion d’abandon
Se taisant sans un cri

Elle laissa au suprême
Le soin de l’emporter
Un fantôme en poèmes
Esprit mort au papier

Elle souffrait les dégoûts
De sa vie solitaire
Alourdi par le flou
De vérités austères


Elle replia son corps
Remontant les genoux
Comme l’enfant qui dort
Au ventre de sa mère
Et dans un souffle doux
Eteignait la lumière


Arwen
18/10/2012
7 H.



























"Nos plaisirs les plus doux ne vont pas sans tristesse."
Pierre Corneille.
Horace, V, 1 - 1640.