Et bientôt nous serons et le port et la terre...
Nous marchions toi et moi en bordure des temps,
Insensibles aux hivers qui dévorent l’amant.
Tu vivais d’hémisphère, je riais, t’attendant ;
Mais mon âme guerrière se glissait dans les vents.
Nos mains folles cherchaient, espéraient la victoire,
Et nos lèvres affolées dévoraient sans y croire
Parchemins effacés, veillant au promontoire.
Ivres enfants de ces aubes, nos amours un ciboire.
Hier enfin la colombe a porté le message :
Les eaux mortes ont failli, frayant glaces un passage,
Laissant passer soleils sous les soies du corsage.
Nos voix douces traversent et le temps et les mers,
Nous berçant de désirs au-delà des amers.
Et bientôt nous serons et le port et la terre.
Sabine Aussenac
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Lou, aux nuits rossignol...