Je me souviens des cimetières

Les sanglots longs des chrysanthèmes, toi qui souris ;
Les vivants endeuillés, dans leur rite endormis,
Qui s’obstinent à fleurir la mémoire du temps,
Quand la vie a flétri comme neige au printemps.

Je me souviens des cimetières, leurs grisailles
Assoupies, vieilles roses édentées telles entrailles
D’un monde aux parfums disparus. Ne pas pleurer.
A Toussaint, nous marchions en cortège effondré.

Qui saura, à ma fin, nettoyer cette tombe,
Quand déjà nul ne vient voir ma vie et ses trombes ?
Tous ces gestes oubliés, tous ces morts dans le vent

D’un automne où citrouilles ont remplacé la messe.
Tu le sais, toi, déjà, et comme une promesse
Je souris à ce lierre envahi par les temps.

Sabine Aussenac[img][/img]


http://www.huffingtonpost.fr/sabine-aussenac/fete-des-morts-toussaint_b_2034157.html

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Lou, aux nuits rossignol...