Plume Rebelle.


J’étais assise au pupitre
Où grimaçait ma plume
Qui souhaitais poétique
Son salut clair de lune.

A mon hésitation,
En emprise colère
Elle fit valser le ton
Coup de pieds dans mes vers.

Me voici étonnée
Devant tant d’insolence
J’arrachais le papier
Elle, criait vengeance.

Voici que l’insoumise
Visionnant moindre mot
D’une pluie de bêtises
Souffla le froid au chaud.

Les mots s’éparpillèrent
Retenant leurs propos
En cachettes repaires
Disparurent aussitôt.

Me voici à genoux
Mon malheur était fait
Je cherchais dans le flou
Le salut du méfait.

Et me voila esclave
De cet esprit malice
Deux trois mots en cavale
Dont elle fut la complice.

Au ventre de l’encrier
Elle se tordait de rire
Dans le bain assoiffée
D’une encre à ses désirs.

L’horloge qui sonnait
En maîtresse mystère
Chantait l’hymne inquiet
Du temps qui s’exaspère.

En effet ! Je finis
Par perdre ma patience
Au courroux qui s’ensuit
Elle ferma sa jactance.

Je repris fermement
Mais toujours en méfiance
La plume sanglotant
Demandant indulgence.

Je la fis donc valser
A en demander grâce
Promettant de ranger
Chaque mot à leur place.

Elle se glissa sans mal
Entre deux interlignes
Ou elle recommença
Se jouant de mes rimes.

Je sursautais aux pas
De mon imaginaire
Que les pleins il délia
Aux tourments de l’affaire.

Alors, dans un tiroir
Je déposais la belle
Qui criait dans le noir
Son langage rebelle.

Je fis au porte-plume
Cadeau de ma passion
Qui sans contrainte aucune
Epousa mes visions.

En douce transition
Je finis par conclure
L’incroyable mission
D’une page écriture.

Je tirais le tiroir
Car je n’entendais plus
S’égosiller au noir
La belle et sa vertu.

Je découvris alors
Deux feuilles de cahier
Comme une enfant qui dort
Elle s’y était glissée.

J’interpellais les mots
Qu’elle avait condamnés
Qui m’instruisent aussitôt
-« La sentence est levée ».

Comme elle avait du cœur
Signature en baisers
Je pardonnais l’erreur
Sur des rêves elle dormait.

Je promis que demain
Je sécherais ses pleurs
En lui donnant la main
Pour des mots en douceur.

Arwen
5/11/2012