Plume de platine Inscrit le: 12/8/2012 De: 49130 Les Ponts de Cé (Anjou) |
Migrant Migrant
J’ai décidé, un jour, de quitter le Mali, Il m’a fallu, d’abord, franchir le Sahara, Sans tomber sous les griffes des guerriers de l’Aqmi. Je suis parti, la nuit, en criant ‘Inch’Allah’.
J’ai jeté à la mer mon radeau de fortune, Espérant, un beau jour, arriver quelque part, Et quand les vagues étaient plus hautes que des dunes, J’ai aperçu, au loin, le roc de Gibraltar.
J’ai marché, jour et nuit, sans prendre de repos, Et j’ai trempé de sueur les chemins de l’Espagne, Je n’avais sur les os rien d’autre que ma peau, En vain, mes yeux cherchaient un pays de Cocagne.
Je voulais m’endormir sous un grand pin des Landes, Et fuir les plages blondes où s’entasse la foule, Mettre dans un camion ma vie de contrebande, Afin de gagner Londres ou même Liverpool.
Je me suis retrouvé au pied de tours immenses, Je n’en revenais pas de découvrir Paris, Je devais à tout prix, savoir saisir ma chance, J’eus la Seine pour compagne et la rue pour amie.
Comme j’aurais aimé trouver un bel ouvrage, Offrir à ce pays la force de mes bras, Les lumières de la France ne sont que des mirages, Personne, même un jour, ne m’a pris dans ses bras.
Pourtant, moi, je venais d’un pays francophone, Où, là bas, nous entourent des esprits familiers, Ici, ils ont les yeux rivés sur leurs smart-phones, Et, jamais, les derniers ne seront les premiers
Dumnac
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