On attendait la nuit dans le petit salon
Aux enfants réunis on donnait des crayons
Dans un fauteuil en cuir à moitié défoncé
Regardant la télé, pépère somnolait
Derrière les rideaux en voile effiloché
Parfois les soirs de pluie un vieux chien aboyait
Attirant nos regards vers la sombre ruelle
Où l’ombre s’étendait silencieuse et charnelle
Et l’heure s’avançait devenait chuchotis
Le couvert était mis et les dessins finis
Dans la salle à manger, Big-Ben se déchainait
On fermait les volets, sept heures étaient sonnées
Le potage avalé je montais l’escalier
Dans l’odeur d’encaustique aux marches qui craquaient
Me collant au carreau où palpitaient humaines
De timides lueurs en brumeuses haleines.
Dans le silence vide s’allumaient pour le soir
Des étoiles assombries sous un ciel d’étouffoir
Les rangées vacillant des fumants réverbères
En limite de plaine vers la ville ouvrière.
Je regardais la nuit, et l’ombre qui montait
Me prenait à la gorge d’une main qui serrait
Elle envahissait tout, rampant sur le bitume,
Je courais me blottir sous l’édredon en plume.
monesille
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)