LA FUITE
J'ai aimé frissonner et mon coeur a battu,
Murmuré chaque jour sa musique têtue.
Des joies ont transporté, des peines ont puni
L'enfant de la terre, si forte était la vie.
Mais le sort est amer, s'acharne sans merci,
Tourne le rouage à l'horloge d'une vie
En sombres volutes s'élevant le matin,
Galop immuable, vers de noirs lendemains.
Reste en héritage l'impuissance et l'effroi,
La chaleur, la passion ensevelies au froid
Dont il faut désormais étouffer toute chose.
Nul être qui m'est cher, fatalement soumis
A cette sinistre et abjecte comédie,
N'ira dans mon caveau poser quelconque rose.
N.G.