|
Epanchement . En hommage à Loïc qui nous a quitté, trop prématurément et à sa maman Miss Terre dont je partage silencieusement la vraie souffrance. En espérant que mes alexandrins contribuent à l'atténuer un peu et qu'ils permettent à nos amis(es) oasiens de mesurer la leur à l'aune de celle de Miss Terre.
J’ai connu le malheur de perdre mon enfant; A l’âge de vingt ans, refusant l’existence En se donnant la mort pour ma grande souffrance ; Son souvenir est là , puissant et étouffant.
Une fille brillante, elle était ma fierté, Très jeune carabin, l’avenir était rose, Nous échangions nos vers mais aussi notre prose Et notre poésie était la liberté.
Et puis un jour fatal, son malade cerveau Lui ayant échappé, partit à la dérive, Son esprit dérivant sous la souffrance vive Se mit à espérer un bien vilain caveau.
Je me mis à lutter pour lui faire entrevoir L’image de la vie en sa couleur plus belle Mais son esprit vaincu était déjà rebelle Et répondait toujours, fin de non recevoir.
J’ai lutté jusqu’au jour où lorsqu’en pleine nuit On m’annonça la fin de la terrible histoire Car Dieu n’a pas voulu m’accorder la victoire Et depuis cette nuit, je traîne mon ennui.
Mon cœur est ulcéré devant ce grand malheur Mais j’ai toujours gardé pour moi seul ma tristesse, Lorsque je vous écris c’est ma délicatesse Que de vous épargner ma bien grande douleur.
Pourtant je comprends bien qu’on vienne s’épancher Lorsqu’un vrai grand malheur tombe et nous assaille, Etant passé par là et perdu la bataille, Je connais le prix fort du bonheur arraché.
Mais ce qui m horripile en lisant des écrits Qui mettent en avant quelques futilités Dés que vous rencontrez la contrariété, Comme si vous étiez le dernier des proscrits.
Je pleure tous les jours, c’est là mon abandon Parce que conscient que la vie est très belle Et qu’avant de partir pour se faire la belle, Ma petite Marie m’a demandé pardon
Sachant que je restais comme un grand orphelin Et que toutes les nuits en relisant sa lettre Je ne pourrai jamais son souvenir omettre, Mes yeux sur le papier lui rendent son câlin.
Son ultime pensée éveillant mon émoi, Je pleure sur ses mots qui tarissent mon âme Son souvenir sacré baise une ultime larme Et son image est là , qui vit toujours en moi.
Je n’ai pas dis adieu à petite Marie Mais je lui dis merci pour sa dernière lettre Avant son grand départ, elle m’a fait admettre Que se plaindre pour rien est une incurie.
Cette légèreté se fait au détriment De tous ceux qui sont là car ils sont à l’écoute, Vous leur mettez le cœur et l’esprit en déroute, En jouant sciemment avec leurs sentiments.
La vie est un chemin parsemé d’accidents Le destin de chacun nous laisse un libre arbitre, On peut se lamenter ou bien faire le pitre, Respecter le lecteur ou être impudent.
A vouloir être plains c’est souvent le trop plein Qui rendra Oasis quasiment désertique Si nous ne veillons pas à une bonne éthique Car depuis quelques temps, j’ai senti son déclin.
Jérémiade et pleur pour la futilité Transforme le lecteur en bien mauvais psychiatre Car ma plume devient par trop acariâtre Et si ça continue restera alité.
Capricorne, le 06/02/2013
|