Nos étés de contrebande
http://www.youtube.com/watch?v=y99Fg8Jwo9w&feature=shareAllumer la lumière et te regarder dormir rapporter les premières tulipes appeler l’amie du bout du monde goûter la sauce fermer les yeux crier de plaisir en découvrant la toile comment savais-tu que c’était ce tableau revoir Bruges te faire découvrir le Béguinage regarder le ciel dentelé de lumière aérer la maison endormie faire claquer les contrevents sur l’océan courir vers les rochers te voir au loin sur la jetée et avoir le cœur qui bat lire ensemble chacun sur un de ces grands fauteuils anglais remettre une bûche voir les étincelles crépiter frissonner d’aise sentir ta main frôler mes cheveux et tes lèvres sur mon cou m’alanguir croquer dans la première cerise sentir ce jus acidulé qui éclabousse mes papilles faire un vœu que tu m’aimes toujours te regarder rire en zigzaguant sous le jet d’eau en criant comme un zoulou comme j’aurais aimé être la mère de tes enfants oh oui comme j’aurais aimé cela mais ne pas penser aux impossibles sourire plutôt décoller pour New York enfin serrer ta main j’ai toujours eu peur en avion mais tu ne risques rien ma chérie et j’adorerais mourir avec toi on jouerait aux Tours Jumelles arrête avec tes blagues idiotes mais je plaisante hey allez souris à ton petit Paul Auster allez un jour j’irai à New York avec toi c’est là maintenant manger des baggles saluer La Liberté se sentir arrivé quelque part s’embrasser comme des fous jouer à Love Story odeurs de champignons te faire découvrir la Corrèze et les châteaux cathares et Sète et Biarritz te raconter l’Exodus te voir en Point Break sur la côte des Basques nous barbouiller de jus de groseilles te lécher le coin des lèvres hum c’est bon c’est sucré et s’étourdir de tendresses tu n’en as jamais assez tu es fou encore oh oui n’arrête pas recommence c’est super tu me tues non n’arrête pas je m’en fiche personne ne regarde attend c’est bien vas-y oui encore et ça tu connais oh bonjour Madame Outzairi oui vous avez raison il va repleuvoir tu vois arrête elle va repasser allez zou on rentre et puis les draps qui claquent dans le jardin et les odeurs de lavande et les cigales toujours les cigales je veux les entendre même à Paris ne jamais oublier cet été-là et les vols fous des hirondelles quand tu me regardais songeur et si amoureux en te demandant comment ce serait la vie sans nous mais ne t’inquiète pas mon amour la vie c’est là maintenant et ces images-là sont éternelles et jamais jamais nous ne les oublierons et tu reviendras toujours me trouveras toujours belle ce qui compte ce sont ces foins coupés où tu me pousses en souriant et m’entoures de tes bras de vingt ans c’est la clairière où nous apercevons les fées c’est le film vu ensemble et le premier baiser c’est cette chambre tendre où tout intimidé tu joues les grands seigneurs tout en tremblant d’envie c’est ta passion joyeuse et tes mains d’organdi qui jalonnent ma peau de dentelles câlines et tes yeux qui me mangent et ta bouche enhardie qui explore et dévore et parsème ma vie jamais je ne serai rassasiée de tes tendresses et de nos rires je fais provision de soleil d’éternel d’infini je mets nos folies en conserve je me fais gardienne de nos songes et il suffira de relire le millésime pour avoir en bouche l’âpreté de ton désir violent et la profondeur de nos jouissances les découvertes immenses et les rives océanes de nos étés de contrebande volés murmurés fracturés nos étés où je jouerai Betty de 37,2 mais ne t’inquiète pas je ne suis pas folle mon amour, juste de toi, juste de toi.
Sabine Aussenac
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Lou, aux nuits rossignol...