Laid et hideux comme un vilain
Les cheveux mêlés en broussaille
Il attendait là sans parler
Les vêtements tout en débraille
Et regardait les gens passer
Comme des ânes dans la ville
Une procession en chenille
J’arrivai près de lui tout devant
Il me ressemblait comme un frère
Et ne savais pourtant que faire
Je lui dis alors quelques vers
C’était du rêve et ma prière
Simplement des mots partagés
Pour que le ciel soit étoilé
Nous étions tous deux solitaires
Et n’avions pas un liard de terre
Mais de nos haillons de lumière
Dans la nuit si noire et profonde
Nos yeux se sont mis à briller
Avec un sourire de Joconde
Le fleuve du temps défilait
Quelques moments d’éternité.
Pierre-Louis SESTIER
----------------