Expérimenter l’amour dans ses variations donne une autre dimension du monde.
Et sept cieux se traversaient en animant la vie qui accomplit son long voyage.
Dénudée, prête à l’abandon, parfumée, elle venait se coller contre moi.
Volupté de la fleur qui vibre sur la tige, de l’huile de la nuit et du vin de l’union.
J’entrais dans un secret qu’elle donne à contempler.
Mon corps entre ses bras, entre son souffle,
Elle semblait me dire « je veux la vie » et elle s’offrait comme si à ce moment je devenais la vie.
Je fendais les habits de sa fleur pour l’ouvrir encore plus et lui mettre le feu en incendiant les sens.
C’était le souffle d’avant le souffle, l’ origine du cri des quatre éléments, sans fin, juste un instant.
Nous n’avions pas de preuves, l’un pour l’autre, la foi seule qui nous crée plus humains
Elle rayonnait de son éclat, et ses deux seins plantureux dans la fermeté souple de leur chair invitaient à toucher leur beauté jusqu’en ses extrémités surgissant des flots dans le décor bleu de l’Egée.
J’étais à la fois dans son jardin et sur la mer avec ses golfes sinueux aux courbes qui offrent cet abri dont nous avons besoin pour nous protéger des tempêtes.
L’espace entre ses seins multipliait encore les étoiles de la voie lactée.
Et sept cieux se traversaient en animant la vie qui accomplit son long voyage.
Aller de ce monde de l’être à celui exaltant des déesses où se rencontrent le ciel et la mer pour prendre conscience du rythme du temps et de la vie avec le froissement de la tendresse.
Nous tamisions la terre pour l’or de la moisson sous un ciel pur de cristal.
Pierre-Louis SESTIER
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