ALIEN
L'homme qui ne dure qu'une seconde infime
Par son génie vole par-delà les abîmes,
Sonde par la pensée le fond de l'univers
Au travers d'un cristal ou d'un éclat de verre...
Puis il y cherche dieu. Selon qu'il est enfant
De plateaux éventés, de vastes continents,
De deltas énormes, de pluie d'îlots épars,
Le prie, puis le nomme à l'aune du hasard.
Si ce fétu pouvait, improbable épopée,
Ténébreux périple, s'affranchir d'un jet
D'infinies étendues où les astres reluisent,
Que la terre en fuyant, au lointain s'amenuise,
Que frôlant des objets aux crinières fumantes,
Le visage tordu hérissé d'épouvante,
Que plongeant aux gouffres où ne filtre aucun bruit,
Une terre jumelle il voyait devant lui,
En croisant d'un alien l'alter-ego trompeur,
Croirait-il découvrir, pétrifié de terreur,
En cette créature un dieu qui le regarde
Et qui le voit aussi dans sa face hagarde ?
Mais poussant sa quête plus loin dans l'abstraction,
Seul reste le concept, divine perception.
L'homme avait pensé dieu semblable à son image ;
En faire seule une idée lui est ultime hommage.
N.G.
N.B. Ceci est un écrit faisant appel à l'imagination et à l'observation de mes semblables, et n'expose en aucun cas mes convictions personnelles, ce que je ne permettrais pas ici.