Quand je songe à cette fable.
Le Roi, alerté par l’opinion publique
Incrédule à son pouvoir politique
Avertit les animaux ordinaires
Qu’il ferait trembler tout le monde
-Cela était nécessaire-
On Chasserait le fourbe et le menteur
Afin que de la vertu dans sa ronde
Jusqu'à la lointaine Helvétie
On ne puisse croire ce que l’on avait ouï.
Alors les animaux d’une peau d’âne
S’étant tour à tour vêtus
Se mirent à clamer au profane
Qu’ils n’avaient que peu d’écus
Il n’y avait raison de tout ce bruit en France
Pays de douces médisances.
Tous se ressemblaient, cachés sous cette peau d’âne
Mais quand vient le vrai,
On crie toujours haro sur le baudet
La meute en fait curée
Et le contraint de chercher un asile
Pour y cacher son âme noire et vile
Quand je songe à cette fable
Et au récit qu’en fit l’auteur
Je me demande ce qu’en croit son lecteur.
Pierre-Louis SESTIER
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