Quand ma mère est morte je ne l’ai pas pleurée.
Je ne l’ai pas embrassée ; pas même effleurée.

Pas de peine ; pas de désolation ; pas de cris.
Ni défaillance ; ni trouble ; ni malaise ; ni commotion.
Ni agitation ; ni évanouissement ni repos prescrit.

Aucune pitié ; aucune larme ; aucune émotion.
Je n’avais qu’une sincère et réelle indulgence
Car sur le plan instinct maternel elle souffrait d’indigence.

Loin de moi l’événement dont il s’agissait.
Pourquoi me demanderiez-vous ? Je ne sais.

Peut-être à causes de ses maladresses . . .
Peut-être à cause de son peu d’attention . . .
Peut-être à cause de son absence de caresses. . .
Peut-être à cause de son immuable abstention . . .

Abstention lorsque mon salaud de géniteur me cognait
Sans aucune retenue, à coups de triques
Avec une haine réelle mêlée à un plaisir sadique.

Quand j’étais ensanglanté, qui me soignait ?
Qui m’accompagnait dans mes pleurs ?
Eh bien, c’était cette tante adorable et adorée
Que je n’ai jamais osé ni louanger ni décorer.

C’est elle qui partageait mon malheur et mes douleurs
En essuyant mes larmes avec ses baisers consolateurs.
Ma mère, elle, elle avait une toute autre attitude.

Dans ces moments de désolation, j’avais la certitude
Que le comportement de ma tante n’était en rien calculateur.

Aujourd’hui je veux lui rendre un vibrant hommage
A travers ce poème en criant fort ce qui m’était interdit.
Quand on est petit, on est effrayé, peu dégourdi
Et toujours à la merci de nouveaux dommages.

Un jour funeste, cette dame généreuse rendit l’âme !
Ce jour-là, j’avais été anéanti ; brisé par ce drame !
Là, je m’étais senti orphelin ! J’avais perdu ma mère courage.

Maudite soit la faucheuse qui n’hésite devant aucun outrage.

Ma mère n’était pas une mauvaise mère. Elle était prudente.
De m’aimer comme je l’aurais voulu, elle était incapable.

Elle était de celles que la putain de vie accidente.
Elle ne s’en était jamais aperçu, mais sa prudence la rendait coupable

Fin.
Mahdaoui Abderraouf.
Le 5 mai 2013.

un cris du coeur très ressentis
pour une mère qui n'était pas la pour toi
et cette tata qui elle soignais tes maux
et donnais l'amour maternelle

cela ma boucoups touché



amicalement, maria

Sujet difficile, que tu as traité avec beaucoup de soin, fort de ta vérité. Empreint d'une violence rentrée. Mettre des mots sur une vie chaotique n'est pas évident..................
Quel beau texte vrai.
Provencao

Délicat et poignant, une mère qui peut être contenait son amour, une tante aimante, protectrice et rassurante, beaucoup de souffrance en ce parcours. Il est des maux pas toujours facile de poser.

Amicalement Franie

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Témoignage poignant dans de bien jolies phrases.

Ma mère n’était pas une mauvaise mère. Elle était prudente.
De m’aimer comme je l’aurais voulu, elle était incapable.

Elle était de celles que la putain de vie accidente.
Elle ne s’en était jamais aperçu, mais sa prudence la rendait coupable

Voilà le pardon qui semble surgir dans ces vers, et c'est bien le pardon qu'il faut accorder pour continuer d'avancer.

bonjour
avant tout mes respects pour la défunte et pour vous et que dieu l'accueil en son vaste paradis...
Que nous le voulons ou pas une mère tout comme à un père nous pouvons tout leur enlever sauf le titre de mère et celui de père... et c'est cela et pour bien d'autres choses encore que dieu à travers toutes les nous invite à leur respect quelque soit leur comportement...
que représente le mal que peut faire une maman à son enfant devant un seul coup bébé donné par ce dernier lorsqu'elle le portait ?
ne pas pleurer sa maman ne veut pas dire ne pas l'aimer...
Aimer la et vos enfants vous aimeront...

fraternellement mouloudi

Immense cri de douleur de n'avoir pu ressentir l'amour maternel ! je comprends ta colère d'avoir perdu cette tante qui t'a prodigué soin et tendresse, et ton indifférence vis à vis de celle qui t'avait la vie et qui n'a pas su t'aimer.
Ce poème est vibrant de vérité et l'émotion est grande à sa lecture ; je te souhaite de trouver une nouvelle sérénité auprès de personnes qui pourront t'apporter ce dont tu as grand besoin : l'AMOUR.
amitiés poétiques

Une très émouvante lecture !
Amicalement
Yohann

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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann

Criant manque d'amour !

Pourtant quelques fois une mère ne peut que se taire pour ne pas déchaîner le bourreau, ne sait que se taire quand elle est elle-même anéantie.
Qu'elles reposent en paix.

Un poème bouleversant, qui nous présente des choses très dures.

Tu as bien fait de l'expliquer dans un poème.

Ce géniteur qui te cognait devrait tout simplement répondre de ses actes devant un tribunal.
Je condamne vivement l'attitude de ce père violent.

Hommage à ta tante, qui tentait de te protéger,
essayant de réparer le mal qu'on te faisait.
Bravo à cette maman-courage et consolatrice !
Elle est avec les anges, j'en suis sûr !

J'espère que tes blessures vont disparaître.

Merci d'avoir eu le courage de nous faire part de ce témoignage.
J'espère que ton père se rendra compte de tout le mal qu'il t'a fait.

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Je vous invite à découvrir mes poèmes, empreints de délicatesse, de romantisme, de spiritualité, etc. (Prononciation classique : i-on ; i-eux ; i-eur ; i-a ; i-an ; etc.)

Très touchante lecture,
Courage à toi

LN