Fortuna redux
Dans la Provence du printemps
Rouler longtemps vers le couchant
Le long d’un canal transparent
Sous la couronne des platanes
Berçant leurs nervures diaphanes.
Quitter la route pour un temps
Et faire le tour d’un grand champ
Dont les épis vont ondulant
Sous la brise d’un vert chanté
Par les feuilles des peupliers.
Marcher toujours vers l’horizon
Toujours plus loin, toujours plus long
En soulevant les papillons
Allégresses de la lumière,
Nos pieds buttant dessus les pierres.
Puis entrevoir entre les haies,
Aubépine blanche, églantier,
Le noir dressé du vieux cyprès
Le clin d’œil d’un coquelicot
Fantôme de coq sur ergots.
Puis un vieux mas, une barrière
Crêpi crevé de son calcaire
Près d’une grange avec fenière
L’odeur des moissons bien présente
Entre les portes restées béantes
Le regard tendu vers l’attente
La gorge serrée d’émotion
Du voyageur en déraison.
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Cultivez votre amour de la nature, car c'est la seule façon de mieux comprendre l'art! (Vincent Van Gogh)