L'ESSEULEE
Je suis la captive d'un solide donjon
Où mon coeur n'entend plus la fureur ni les sons,
Où ne palpite plus la lourdeur de tes peines,
Ne vibrent plus tes joies de leur grisante haleine !
En ton lointain séjour, une autre est souveraine,
Et jette un sort ancien au défaut de tes veines,
Me vole ta présence, invoque ton plaisir.
Et mon cœur mal éteint n'a pas su en mourir !
Et je ne connaîtrai les ors de ton automne,
Puisqu'Ã la tristesse, cruel tu m'abandonnes,
Et ne goûterai plus l'éclat de ton été.
Esseulée, je cherche froid, silence et ténèbres,
Où j'aurais pu chérir même un destin funèbre
Si dans la mort nos corps se fussent enlacés.
N.G.
(imaginaire esseulée !)