Vous surprenez sur mon visage....
Vous surprenez sur mon visage
Quelque sillon qui me façonne ;
Or ce décor dû à mon âge
Vous l’aurez, las, jeune personne.
Le temps qui file au pas des choses
Compte les jours et puis les nuits.
Et comme lui passent les roses
Au fil des joies et des ennuis.
Le monde entier qui tourne en rond
Sait tout cela et vous supplie
De ne point voir sur mon vieux front
Ce pli cruel qui se déplie.
Je voudrais tant montrer des charmes
À vos doux yeux contemplatifs,
Faisant briller toutes mes armes
Devant vos sens dubitatifs.
J’ai dans mon sac quelques bons mots,
Appris jadis à bonne école ;
Ils vous diront fortissimo
Qu’un jour jeunesse, hélas, décolle.
Alors songez à l’aphorisme
Qui dit souvent le bon chemin :
Vivez sans heurt d’épicurisme,
Sans plus penser au lendemain.