AIMEZ ET PUIS MOUREZÂ !
L'amour en ce séjour vaut-il d'être souffert,
Et doit-on s'éblouir de l'orage éphémère,
La pavane des sens et la valse des cœurs
Des amants en fureur ?
Ils courent les chemins, aux corps et sur les lèvres
Des serments éternels qui magnifient leur fièvre,
Se chuchotant au cœur la foi définitive
De ces liesses votives.
On veut croire parfois au détour d'une vie
A cet ébranlement, à ce rêve ravi,
Goûter aveuglément les douceurs et faiblesses
Des péchés de tendresse.
L'arbre en ses racines est pourtant corrompu !
L'aubier sous vive écorce en est déjà rompu.
De la sève d'espoir la petite chanson
Va rendre un aigre son.
Or en ce bas monde, la jouissance est brève.
Quelle que soit passion et quelque chant s'élève,
Un destin implacable, au cœur va l'arracher .
Aimez donc, puis mourez !
N.G.