Délabrement des mots, perversion de la langue


Ma santé décidant que l’on m’immobilise
Je ne pus sur le dos me plaire à l’écriture
J’avais une télé et un peu de lecture
Je reprends donc la plume et me verticalise.



On parle l’abrégé, le verlan, l’éssèmesse
L’oreille ne s’attend plus à la moindre caresse
Le mot de tous ses sens s’appauvrit et se vide
Entaché de sabir américanoïde
Même la langue de bois est devenue forêt
Discours et palabres restent sans intérêt
La précision se perd on l’approximative
Du parler des anciens la qualité s’esquive
Si vous êtes lettré on ne vous comprend pas
Soyez clair et précis on vous prend pour un fat.
Et la lucarne aussi par ses animateurs
Ne nous dispense pas d’effroyables erreurs
On voit même des jeux qui dans leur insolence
Posent des questions d’une telle évidence
Qu’il faut départager les ignares appelants
En les tirant au sort un huissier témoignant.
Bref, Français chéri, ma langue, mon pays,
Il faudrait bien cesser de te mettre en souci.
Il reste des refuges où le mot est heureux
Mais hélas devenant de moins en moins nombreux.

Je le dis sans détour ; tous autant que vous êtes
Vous lire est un plaisir, un bonheur , une fête.


Néo-Olucinep XVIII 07 MMXIII