Juillet 2013




REQUISITOIRE

L'homme en sa vanité se croit maître du monde.
Et lorsqu'il pense dieu, il le perçoit humain.
Son esprit besogneux dont l'abstraction féconde
S'invente un au-delà, ne conçoit pas sa fin.

Sa main créa l'outil, le verbe fit l'esprit.
Puis ivre de conquête il propagea la guerre,
La terre dévastant de sa folle incurie,
Il spolie sans merci les animaux, ses frères.

Ce monstrueux penseur, fils du règne animal
Démontre chaque jour à quel point il méprise
D'autres créatures, ô combien moins bestiales,
Qu'avec désinvolture il exploite à sa guise.

Si l'homme réfléchit, le singe pense aussi.
Si l'homme sait aimer, le chien le sait aussi.
Enfin, il naît et meurt comme l'animal vit,
Cet être si fruste, mais si semblable à lui.

Sa science l'afflige d'un lapinisme tel,
Que sa folle engeance s'éparpille à tous vents.
Ses avancées spolient la Terre originelle
Qui saura se venger un jour superbement !

N.G.