AMI
Faible convalescent d'un gris printemps maussade,
L'été dans sa fournaise et sa moite chaleur
Se ranime soudain pour entonner l'aubade
D'un baiser du soleil de juvénile ardeur
Ainsi est l'éclaircie d'un beau sourire ami.
Comme au creux de l'été foisonnent les nuées,
Il nimbe de bonheur un cœur endolori,
Vision précieuse aux prunelles embuées.
Mais courte est l'embellie. Le soir gronde l'orage,
Versant ses trombes d'eau du fond de son ciel lourd.
Ainsi va de ma vie, Janus aux deux visages,
Engluée de fange au tumulte de mes jours.
Or l'amitié pure, ineffable lumière
Qui soutient sans fracas, est pétrie d'innocence.
Sa flamme perdure et chaque jour désaltère.
Une présence amie, cette folle espérance !
N.G.