Plume de satin Inscrit le: 3/7/2013 De: |
Möbius Le gris quotidien emporte les grandes cités orphelines Dans le béton de leurs murs, jusqu’à leurs portes, En attendant la greffe des prochaines grues. Les voitures des diligents ne vont pas plus loin.
Quand les bornes des chemins aveuglent les voyageurs, De la plate évidence de leurs hiéroglyphes, Les corbeaux dessinent autour d'eux un cercle froid, Et se posent sur leurs épaules. Et les cadavres se lèvent pour les inviter à leurs festins, Et les sabliers ne coulent plus, Et les chemins sont perdus.
Baignée dans un Midi de fer, Se dresse la citadelle du dedans et du dehors Dont nul emmuré vivant ne s'est encore échappé. Les égarés qui s’y enfoncent, grincent à chaque pas, Rétrécissent l’enclos de ses couloirs fossiles : Désespérément vides à force d’être savants, Ils s’étourdissent de vaines paroles, et vides ils vont. Seuls demeurent, dans cette région désertée Par la lumière qui dévoile et par la nuit qui garde, Les oriflammes qui grondent leur emblème : Möbius - Le grand serpent qui s’enroule sur lui-même, Et qui se soulève pour n’en venir qu’à lui-même - Le terminus sans terminus.
|