LE JARDIN PERDU
C'était un berceau creux, où midi suspendait
Des ombres le chemin, que l'été harassait.
La chape du soleil au sable de l'allée
De ses braises couvait cette torride apnée
La mouche mordorée y bourdonnaient, fébrile,
Électrisant l'azur d'une aile vibratile.
Et le timide oiseau dans l'ombre des ramées,
Au pommier bienveillant confiait ses nichées.
Vanesse paon-de-jour clignait de ses deux ailes,
Blanches y folâtraient les piérides frêles,
Leurs baisers gracieux cueillant l'amour des fleurs,
En tango rutilant d'orgiaques couleurs.
Là une rose thé s'effeuillait d'un Zéphyre
Et le lys capiteux au nez qui le respire,
Peignait sa poudre d'or ; le liseron offrait
Sa vrille parfumée au bourdon guilleret.
Dans ce jardin perdu, s'enclot mon souvenir,
Ce théâtre secret d'un enfantin plaisir
Qui y faisait éclore en subtile alchimie
Les plaisirs et chagrins d'une enfance bénie.
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