REVOLUTION



Quand d'un oeil dessillé je vais scrutant le monde,
Je vois des maux majeurs, l'intolérance immonde,
Les peuples sans travail et l'incurie publique,
Le miséreux caché, l'aisé qui revendique.

Aux cendres des idées, fleurit le fanatisme.
Quelques illuminés vêtus d'idéalisme
Brandissent le spectre de cette inquisition
Qui opprime, torture et tue sans distinction.

Puis, à ce grand malade, on veut administrer
Populisme hideux, charité frelatée,
Idéaux étriqués, démagogues préceptes,
De l'élite obèse une gabegie abjecte.

La lèpre de l'envie ronge les cœurs rancis.
« A bas les plus riches » proclament les nantis.
La dignité du pauvre et son humble faiblesse
N'élèvent plus la voix contre ceux qui l'oppressent.

Repu, le citoyen toujours plus revendique,
Et réclamant pour lui la charité publique,
En enfant trop gâté se croyant misérable,
Se garde d'inviter le plus pauvre à sa table.

En silence est lové le serpent de la haine.
La révolte bientôt saura briser ses chaînes.
Messieurs les Dirigeants, une once de courage,
Car de l'insurrection j'entends gronder l'orage !

N.G.