Chaque soir, dans mon lit, je me retrouve seul
Avec pour compagnie des photos sur un mur.
Quand s’impose la nuit, je dors dans un linceul,
Guetté par l’Insomnie qui sans cesse murmure…

Je voudrais m’endormir et voyager en rêve,
Remonter les ruisseaux, rencontrer des naïades.
Je voudrais être ailé et que le vent m’élève
Jusqu’aux plus hauts sommets pour voir des oréades…

Le sommeil ne vient pas : j’ai perdu tous mes songes.
L’Insomnie a gagné : c’est encor la journée
Noire. La nuit grandit comme le temps s’allonge
Et les heures sonnées paraissent des années…

Résonnant sur les murs, le tic-tac de l’horloge
Incruste mes pensées : il est assourdissant.
La petite maison dans laquelle je loge
Amplifie tant le bruit qu’il devient angoissant…

A la faible lueur apparaissent des ombres
Semblant se rapprocher : j’ai dû être suivi.
Inexorablement dans la folie je sombre,
Pris dans mes cauchemars qui soudain prennent vie…