Septembre est revenu, mon amour, toi pas
Je te croyais mille fois plus fidèle
Au moins lui se souvient même s'il s'en va
Toi, hirondelle d'hier, tu oublies mon ciel
Je le sens parfumer le marché de ses pommes
Il orne de ses belles couleurs les étalages
Unissant, pour déguster le jus, tous les hommes
Septembre se rappelle de moi,lui, il est sage
Ton doux parfum périmé n'est plus que souvenir
Mon odorat ne le sent point chez aucune femme
Depuis que, loin de toi, je me suis vu bannir
J'ai perdu ton parfum et l'expression "je t'aime"
Septembre est généreux, voici partout ses pluies
La terre est d'une jeune herbe bien recouverte
Nos arbres renaissent, sont remplis nos puits
La nature dévoile sa toute grande beauté verte
Toi absente et se sont estompés tous les charmes
Ni sourire qui émerveille, ni regard qui appelle
Je n'admire de visage, je me mire dans les larmes
Toutes les étoiles ne m'importent; tu es plus belle
Septembre dévoile ses beautés pas toi, tu te voiles
La nature est ma seule amie, elle ne m'oublie
La nuit, elle m'étale une constellation d'étoiles
Quelle solitude sans toi, trop large est mon lit!