Qui repose sous les paupières closes ?
O mon amie!
Les traits de ton portrait saignent,
Sur le papier jauni.
O mon amie!
Ou meurt-elle la rose fanée?
Ou fleurit le grain de beauté?
Un journal pâle et douloureux,
Se déchire sous les pas épineux
Et le vent de sa terre vraie,
Le balance dans l'imparfait
O combien poussiéreux!
Dans les rues sombres et moroses
La pluie mouille et martèle
Ses chagrins, ses amours,
Et les absences sans retour...
Voilà ! que tu t'enroules et tu rêves,
Sous l'ultime crépuscule de l'été.
La muse s'évade de ta plume hébétée,
Et l'amertume ôte la sève du verbe délicieux.
O journal pâle et douloureux
Tes feuilles frémissent de pâleur,
Tes phrases se décomposent
Comme les pétales en automne.
Tes consonnes, tes syllabes t'abandonnent,
Sur le fruit du cœur.
Charef