JALOUSE
Elle revoit encor son sourire tremblant.
Qu'il offrit en partant certain jour de grisaille.
Et depuis, le soupçon de ses larmes de sang
De sa blessure sourd, la griffe et la tenaille.
Le désir lancinant de son sein pantelant
N'est plus qu'un noir poison qui lui tord les entrailles,
Le souvenir têtu de son cœur palpitant
Les délices perdus des belles épousailles.
Ainsi, c'est à d'autres que sa bouche sourit,
L'amour est volage et souvent l'homme varie.
Misérable vaincue, elle ferme les yeux.
Sa passion ombrageuse, artiste haïssable
En le peignant soumis à d'appas délectables.
Lui lacère le coeur de son poignard hideux.
N.G.