SOLITUDE
C'est une solitude enserrant d'un carcan
L'existence creuse aux sempiternelles peines
Fauchée par un lien rude aux sordides relents,
Qui enfle, monstrueuse, en sa recuite haine.
Mais dans la solitude où l'on croît libre et grand,
Où l'esprit est fécond, délié de ses chaînes
En joyeux abandon, intrépide et puissant
Mûrit une conscience élevée de soi-même.
Solitude tu es, aimable ou bien cruelle,
La sœur ou l'ennemie, la fidèle compagne
Des hommes ici-bas. Tes caresses, ta hargne
Nous suivent pas à pas, et ta constance est celle
D'amants de légende et de divines amours.
Tu verses ton philtre, amer ou doux, chaque jour.
N.G.