Mes yeux émerveillés sont rivés sur la lune
Et je dresse contre elle une très grande échelle.
Dans les constellations me sourit la fortune.
Je brave alors le vide et je monte vers elle.

Le vertige me prend car je pourrais tomber
Sur la planète bleue. Mais, assis sur le bord
De mon astre argenté, j’aime la surplomber
Et contempler d’ici les beautés qu’elle arbore.

Soudain, venu de loin, souffle le vent solaire.
La lune lève l’ancre et nous mettons les voiles
Afin de parcourir le vide interstellaire.
Pleins d’ardeur, nous partons visiter les étoiles.

Après avoir laissé derrière nous la Terre,
Nous passons près de Mars, belle planète rouge.
Ensuite nous frôlons l’immense Jupiter
Avec ses vents violents et sa tâche qui bouge.

Saturne nous attend, parée de ses anneaux,
Et nous la saluons lors de notre passage.
Des rais venus de loin, signes subliminaux,
Nous font continuer ce sublime voyage.

Grand phare naturel, un pulsar très lointain
Nous envoie sa lumière et guide notre course.
Nous faisons un arrêt quand nous avons atteint
Une étoile formant le pied de la Grande Ourse.

Au loin, des galaxies, en forme de spirale,
Brillant de mille feux, tendent leurs bras vers nous.
Nous partons et bravons l’immensité glaciale,
Laissant la Voie Lactée : nous avons rendez-vous.

Nous sommes enchantés de voir des nébuleuses,
Oniriques tableaux accrochés dans l’espace.
La Tête de Cheval nous regarde, curieuse.
Elle semble admirer notre envie, notre audace.

Une lumière intense apparaît dans la nuit :
Une supernova illumine Andromède.
Spectacle merveilleux : la lune, à nouveau, luit,
Si loin de son soleil, sans besoin de son aide.

La lune généreuse apporte sa lueur
Aux astres endormis, refroidis par l’hiver.
Naviguant sur l’éther et jouant les flâneurs,
Nous voyageons très loin, au cœur de l’univers …