L’île de me mes souvenirs,
Comment ne pas me souvenir de ce jour magique
Je venais Ă peine de quitter une adolescence difficile
Sans pour autant oublier cette absence qui aujourd’hui encore
Mais… laissons cela, laissons les souvenirs me rappeler
Me rappeler ce que je n’ai jamais perdu de vue
Ce ciel si grand qui abrite d’une ombrelle de transparence
Tes pas dans la poussière pourpre, tes pas qu’y te mènent au village
Au village qui dort au milieu de ses tombeaux plus luxueux que les maisons
Me rappeler de la beauté de tes filles entr’aperçues au détour d’une rue
Le lamba à peine utile, jeté sur leurs épaules comme une invitation
Une façon de dire qu’il ne faut s’émouvoir sérieusement
Ni des grandes joies ni des gros chagrins
Me rappeler de la cité des fleurs et son unique baobab plus que centenaire
Qui achève de mourir couvert de graffitis, en centre ville
Ou bien encore de Diégo, sa baie et la montagne d’Ambre
Si chère aux képis blancs
Comment ne pas me souvenir de ce jour magique
Où, tout étourdi par la longue nuit passée entre regrets et espoirs
J’ai foulé pour la première fois la parure rouge de tes courbes
Et croisé les milles regards
Comment ne pas me souvenir des boutres en bois jetés à marée basse
Des tireurs de pousse-pousse et des belles chinoises alanguies
De cette pluie qui ne fait que laver et purifier Nossi-Bé et ses sœurs
Posées comme des bijoux sur une mer turquoise
Comment ne pas me souvenir des esprits aux gros yeux
Qui hantent avec élégance les forêts de croyances
Des sculptures qui vantent les exploits amoureux de ceux qui ne sont plus
Des aloalas qui ajoutent au mystère du grand sud
Comment ne pas me souvenir de cette grande île
Qui vogue différente, un peu à l’écart du monde
Sous les alizés au parfum de vanille
Si fragile et attachante…
Kernanet
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D'une succession de mots naissent des phrases qui font des histoires de tout et de rien....
"Alain"