Pourquoi as-tu soudain pris possession de moi ?
Profitant d'un instant de faiblesse, de souffrance,
Tu provoques à l'intérieur de mon corps l'effroi,
Me ramenant au temps maudit de mes errances.
Tu réveilles l'enfant que je croyais partie,
Celle qui de la nuit craignait toutes les menaces,
Exhumant la noirceur profondément enfouie,
Des images effrayantes, amertumes tenaces.
Tu distilles ton venin du soir jusqu'au matin,
Cherchant à m'éloigner de tous les êtres aimés,
M'enserrant dans un carcan de doutes sans fin,
M'écrasant sous l'ignoble culpabilité.
Pas assez rassasiée, tu viens semer la honte,
Quand je lis dans leurs yeux cette incompréhension,
Alors telle le vilain petit canard du conte,
Je me sens délaissée, crois perdre la raison.
Je sens alors monter ce besoin de hurler,
Du plus loin de mon être une envie de rugir,
Je tente de retenir ces larmes qui viennent perler
Sous mes cils accompagnées d'une seule envie : fuir !
Mon sang prend alors l'allure d'une encre noire,
Essaimant dans mon corps au travers de mes veines,
Les infâmes métastases de mon désespoir,
Sinistres alluvions de ma terrible peine.
Vient alors cette question, unique obsession
Dans mon âme tourmentée d'émotions, une spirale,
Guerre incessante contre moi-même, lutte sans pardon,
Comment me libérer de ce cycle infernal ?
Le 29/10/2013
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Oh! oh! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons caché.
Le grillon. Jean Pierre Claris de FLORIAN