La cigarette
Fidèle aux doigts et aux ongles
Amie très intime des lèvres
Et avec l'esprit elle jongle
Aux effets, certes, sûrs mais mièvres
Bourrée de menus morceaux fragiles
Elle n'aime qu'être consumée
Le feu lui passe de fil en fil
Et rend le tout cendre, elle allumée
Stimulé, le vif esprit la salue
Dépendant de son si grand pouvoir
Sur les nerfs, elle domine et influe
D'elle privé, on ne peut rien voir
Dégradé, le corps perd de sa vigueur
Il est moins fort, moins résistant
On le voit chaque jour qui se meurt
Et ses forces faiblissent tout le temps
Son odeur se laisse partout sentir
Même sur peau baignée et bel habit
Lavée à grande eau, elle ne doit partir
On dirait que le fumeur est son débit!