Rien qu’un beau rêve
Ce n’est qu’un rêve fou celui d’un sauvageon,
Un petit gosse des rues véritable bourgeon.
Il est venu, très sage, réveiller les consciences,
Fatigué des fléaux qu’il vivait sans patience.
Portant bien haut et fier ses idées saugrenues
Il semait son limon sans plus de retenue.
Il Ă©tait singulier chacun le connaissait,
Malgré l’appréhension, tous avec lui chassaient
Le désir un peu fou, de ces adolescents
Qui refont notre monde toujours Ă©vanescent.
Ce n’est qu’un rêve fort celui d’un sauvageon,
Un petit gosse des rues véritable bourgeon.
Aujourd’hui, il est vieux, mais son cœur est le même,
Il tourmente sans fin les gens de ses emblèmes.
La paix, l’amour, la vie suivies de l’amitié
Sont les belles devises dont il doit initier.
Alors, il continue de se mettre en avant,
Pour diffuser encor son discours captivant :
« Sortez donc de vos âmes ces obscures violences,
Et priez avec moi pour que j’aie plus d’audience. »
Ce n’est qu’un rêve pieux celui d’un sauvageon,
Un petit vieux des rues qui n’est plus un bourgeon.
Chaque jour son verdict sans appel retentit,
Quand il ne peut parler dans ce cas il Ă©crit.
Contre ces ambitieux, en mal de gouvernance
Qui, dans d’affreux scandales, font sans honte bombance.
De ses mots courroucés il fait des poésies,
Et se bat courageux, contre les amnésies
De ce monde cruel oĂą les petits se perdent,
Dans cette indifférence, et d’authentiques merdes.
Oui, ce n’est qu’un beau rêve celui d’un pauvre con,
Un petit vieux des rues sorti de son cocon.
D.Lefebvre
----------------