Quand l'oeil larmoie, même si le coeur n'y est pas,
trop lourd, trop pesant, encombré par trop de
chagrin, quand l'ire s'en mêle, frêle, picote puis
grandit et que le coeur fait mal, craint de ne pas
être assez fort pour supporter cela, quand
mon corps est affaibli par trop de mobilité, quand
dans l'air du temps, je vois tant d'attentes, de

laisser-aller, de paroles, de promesses vaines, peu
d'avancées, quand le froid me surprend, me ronge, me
chatouille puis m'ensers, quand l'amour et l'amitié sont
enfouis sous les décombres de la vie, quand l'espoir est le
dernier ressort, le dernier sursaut, je me dis qu'il faut le
préserver de trop de conscience et de lumière,
quitte à m'endormir un peu, loin dans l'univers
de mes pensées, à des années lumières d'une réalité, dont

je ne sais qui l'enfante, ni pourquoi, ni même comment, et
je me demande alors où se trouvent plus de souffrances et
comment les imaginer car le temps m'est compté, je ne le
sais pas, je ne le sais plus, je ne veux plus le savoir, et j'entre

dans ma coquille car les choses sont bien compliquées,
trop compliquées,le moment est venu de me reposer,

tel l'escargot

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