Et l'on regrette en hiver l'automne!
Automne très fragile et à peine gris
Automne de toutes les grandes haines
Quand tu arrives et même si tu souris
On t'accuse de toutes les fortes peines
Fidèle automne, automne qui ne varie!
Ce jaune or, c'est toi qui nous l'offre
Et les yeux apprécient les couleurs
Qu'ignorent toutes les saisons autres
De toi, la poésie tire ses belles fleurs
Pour ses plumes, tu es un bon apôtre
Automne des tréteaux très féconds
Nul ne nous offre dattes et pommes
Tu laisses à l'été ses jaunes melons
Se respectent saisons comme des hommes
Et tes jours sont ni plus, ni moins longs!
On t'accuse de toutes les tristesses
De l'épuisement et de tant de douleurs
De ces épines pointues qui blessent
On dit que tu sèches fort les cœurs
Étouffant les doux émois qui naissent
Et l'on regrette grand frère printemps
Qui semble t'avoir vidé d'amour
On te fuit toujours et on l'attend
Trouvant tes après-midi si lourds
Comme si ton temps n'était pas temps
Te voici partant, et vient ton frère hiver
Le noir obscur couvre tous les tableaux
Le froid sec est de plus en plus sévère
S'ignorent alors et la bouche et l'eau
Et l'on regrette jusqu'Ã ton infime vert