A MICHEL


Dans ce doux mois de mai
Celui que je préfère
Celui où je suis née
Tu es parti matin
Sans que j'en sache rien
Sans qu'un doute en mon cœur
Soit venu m'avertir

Tu es parti ce jour
Et tôt dans le matin
Veille d'une Ascension
Épuisé de chagrin
De n'avoir pu marcher

Tu es parti mourir
A tes tristesses vaines
A tes regrets épars
De l'hier de tes forces

Tu t'en vas dans le Vent
Traverser la Lumière
Et descendre aux Enfers
De tes Ombres de Fer

Tu t'en vas traverser
Les fleuves et les monts
Te recharger du Souffle
Au pays dont tu viens

Avec ton corps de Rêve
Et celui de Lumière
Tu t'en vas regarder
La misère des maux
Arrimés d'Ignorance
Et d'âges d'inversion
Tu t'en vas rencontrer
Tous les cris et les mots
Qui te ramènent à toi
Ne crains pas...
Enfin, dans le Silence d'Or
Tu t'en vas sûrement
Écouter ta Musique
Au terme de tes Nuits

Et moi, dans ce Silence d'Or
Je te rejoins sans fin
Dans l'Infini d'Amour
Qui ha bite l'Espace

Je cherche, ainsi que toi,
La paisible Demeure
Enfouie dans ce Rien
Dans ce Vase de grès
Façonné de mes mains

Alors, dedans ce Rien,
Je te garde un bonheur
De tendresse et de larmes
De partages subtils
Et t'envoie ma chaleur
Au delà de tout mal
Ainsi je te connais
Au delà de tes chaînes
Ainsi je te voyais
Quand l'Amour me prenait

Laisse-toi prendre alors
Par Celui qui t'accueille
Au devenir du Jour
A l'Autre qui t'appelle
Par le chemin de Mort
Initiant nos Naissances
Et d'en Bas et d'en Haut
Afin qu'à l'Infini
Tu sois...

Sans désir
Sans but
Sans recherche
Sans pensée...
Ni obtenir, ni rejeter,
Ni saisir, ni abandonner...
... Libre

A toi, Michel, dans l'Infini, où tu continues à écrire

Anne
13 mai 1999

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