Des tentes et du douar - Ã A.d.n -
Tentes qui, agréablement, tentent
Habitées par mon cousin et mon oncle
Et aussi par mes très chères tantes
Toutes bien dressées dans la nue
Où s'étendait, librement, la vue
Où nous émerveillait, enfants, l'attente.
Ce n'était pas identique au quartier
Mais c'était le beau douar...oh le douar!
Groupe uni et chaque demeure à part
Mais au fond, si le tout était à compter
Des tentes proches pour les plupart
On avait le beau douar...oh le douar!
Laine de neige soigneusement dévidée
Longues aiguilles pour bien l'enfiler
Et une main de bédouine combien adroite
Maniant parfois le dévidoir, parfois le rouet
Pour que loin de la ville s'installât le douar
Sans peintures, sans ostentations, sans fards
Le douar...le si beau douar...oh le douar!
Ce n'était pas la villa ou l'appartement
Chaussures qui viennent, chaussures vont
Mais l'apaisant silence succédait au silence
Même quand on faisait parler le pilon
Quand les juments marchaient avec cadence
On se rendait visite tous les jours de l'an
Et les multiples troupeaux de bêtes immenses
Étaient les amis des bergers et des enfants.
Tu demandais au douar et à ses tentes de l'eau
Tu recevais toujours, et avec un sourire, du lait
Servi pas dans de très petits gobelets
Mais on offrait, plein, un volumineux seau
On buvait...on soufflait... encor on buvait
On buvait...on soufflait...encor on buvait
Et sur le tas des bouses sèches et ensoleillées
Gargarisait le chaleureux, le serviable ustensile de thé.
Le douar...le si beau douar...oh le douar!
Vie bohémienne, vie toute simple...vie sans fard
Près du millénaire oued où se baignait le nénuphar
Où se rendaient de belles filles avec leurs jarres
L'amour, Ã l'insu de tous, naissait dare-dare
Amours comblées, mariages fêtés pour la plupart
Dans le douar...le si beau douar...oh le douar!