Les enfants s'en vont aux cieux
Vous l’avez peut-être oublié
Ou, peut-être, vous ne le savez pas
Un très jeune enfant de dix ans
A trouvé, dommage, son trépas!
Vrai ! Vous n’êtes pas au courant
Alors je vous informe de son cas :
L’un de ces tristes jours à oublier
L’enfant, l'écolier, ayant compris
Le sens du terme « bacca-lauréat »
Ça l’a motivé, ça l'a émerveillé
Au point de s'impatienter, de pleurer
Quand, tard, son papa est rentré
L’envie de s'acheter un livre le prend
Et aussi de voir la ville endeuillée
Et de se mêler aux autres piétons
Mais le destin a choisi, ce jour, les enfants
Une horde de sanguinaires soldats
Attendait, en loups garous, près du pont
Le pauvre petit écolier, l'infortuné enfant
-Une race à sauver comme les pandas-
Leur alibi était absurde, voire peu important
Une haute voix, sans pitié, de stentor
A fait trembler le pauvre petit garçon
Il s’est attaché aux habits de son père
Comme l’amante s'attache à l’amant
Et l'endeuillé père qui se croyait barrière
Contre la mort de son fils, était devant!
Mais la flamme est venue de derrière
A l'insu du pauvre père, sans repère,
Qui s’est jeté sur le petit enfant,
Son fils, son frère, son ami, son père
Qui agonisait, qui n’était plus vivant
Un ange a quitté sans raison la terre
Les ailes brisées, les ailes dans le sang
Maintenant que c'est lu, que c'est su
Brûlez pour son âme juste une chandelle
Pour prouver votre soutien aux enfants
A tous les gamins injustement descendus
Sans crainte de châtiment, ni de scandale
Que retiendra la triste mémoire du temps.