Amis, laissez-moi pleurer!
Je veux pleurer, amis, laissez-moi tôt le faire!
Cette épaule qui disparaît, j'en ai tant besoin
Le jour où, trop esseulé, j'ai des maux à taire
Je cherche des cures, je ne trouve pas de soins
Alors, je le sens, je n'ai mes bons vieux repères
Dans ce monde de mes frères appelés humains
Quand j'ai un grand besoin d'eux, vu ma faiblesse
Et que je me trouve seul devant la haute marée
Les frères d'antan, les amis d'hier me délaissent
La forte douleur ne cesse alors en moi de s'ancrer
Et le soutien des humain, tant désiré, se déclasse
Alors, s'il vous plait, les amis, laissez-moi pleurer!
Je vois partout prospérer:" c'est l'autre pas moi"
Et je sens mon triste corps trembler, se serrer
Mon âme est submergée par de multiples émois
Que de cuisant égoïsme chez les hommes, pas vrai!
D'heure en jour, en semaine , de jour en mois
Amis, donnez-moi raison et laissez-moi pleurer!
J'ai vu souffrir, en solitaire, le pauvre orphelin
Ayant entre les bras un père défunt à enterrer
C'est toute cette humanité absente que je plains
Tant de maux me sont alors du fin fond déterrés
Où se sont éclipsées toutes ces serviables mains?
Amis! où sont vos épaules? Amis, laissez-moi pleurer!