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     mon carton, vous et moi...
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Expéditeur Conversation
encre-noire
Envoyé le :  28/12/2013 1:02
Plume de satin
Inscrit le: 1/9/2013
De:
Envois: 13
mon carton, vous et moi...
Assis sur mon carton, de loques vĂŞtues, je vous tends la main.
Du coin de l’œil, je vois votre regard filant, votre mépris m’enfreint
Mon orgueil est mort, ma pitié vous fait peur, pour vous, je ne suis rien
Suis-je (j’étais ?) un être humain, maintenant, peut-être pour vous, un être éteint…
1 euro, pour vous ? Dérisoire… pour moi, c’est un morceau de pain, m’évitant la faim
Avant, j’étais vous, j’ignorais la misère, je me disais « mendiant ? Paresseux, fainéant… »
Bouge-toi ! Au lieu de quémander ! Mais je ne savais pas… qu’un jour, ce serais moi…
Point de paresse, juste le dédain d’autrui, qui vous consume, vous détruit, vous noie…
Vous rappelle sans cesse, que de la société, vous n’êtes qu’un assisté, un pariât
Alors, continuer votre chemin, ignorez votre prochain, même s’il est aux aboient
Une nuit aura raison de moi, la mort m’emmènera, tué par le grand froid
Je ne veux plus luter, j’ai perdu le combat, un dernier coup de vent, un dernier frisson…
Au matin, découvert la, un humain inconnu, soldat sans gloire, sans vie, sans nom
Un dernier coup de vent, plus fort, emportera alors, mon morceau de carton…


j'ai eu chaud...
Hannibal
Envoyé le :  28/12/2013 1:11
Plume d'argent
Inscrit le: 9/12/2013
De:
Envois: 245
Re: mon carton, vous et moi...
Un poème fort et plein de sens. Ces mendiants que beaucoup ignorent par dédain qui se consument lentement sur leurs cartons en plein froid. Un cri des plus justes lançés par ces vers construits magnifiquement.
Merci pour cette lecture

Hannibal

anonyme
Envoyé le :  28/12/2013 11:12
Re: mon carton, vous et moi...
Bonjour,

votre carton est pour chacun de nous une belle invitation à la réflexion car personne en ce monde n'est à l'abri,demain chacun d'entre nous peut se retrouver sur ce carton dehors et démuni.
Ne jamais faire à autrui ce que nous ne voudrions pas qu'on nous fasse et l'indifférence est pire que tout.
Très beau partage.
Bleuet
Mostafa
Envoyé le :  28/12/2013 13:45
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 2/5/2008
De: AGADIR.MAROC
Envois: 14893
Re: mon carton, vous et moi...
PĂ©nible, atroce et douloureuse condition humaine inhumaine!
Nous passons souvent sans les voir et nous ne savon spas que ce sort nous attend aussi, un jour, qui sait?
Je suis ravi de t'offrir cette nouvelle, inspirée de faits réels ( le personnage Papa a réellement existé et a vécu dans ma ville, que Dieu ait son âme!) ...J'espère qu'elle te plaira:


Papa


Il sort du bruit. Il sort de la foule et vient s’asseoir sur le trottoir, au beau milieu.
Bouteille d’alcool mélangé avec de l’eau, fleurs fânées dans un panier rouge, sac de plastique plein de crabes, cigarette collée à la commissure droite, il regarde les passants. Il a du mal à lever la tête, tellement elle est lourde ! Il chante :
« Aujourd’hui, ton tour est venu
Aujourd’hui, ton tour est venu Papa ! »
Il crie : « Venez parlez avec Papa ! Je suis Papa. Venez voir Papa ! Il a des merveilles dans son sac. Des merveilles océaniques. Il a la mer dans la tête. Venez ! Venez ! »
Il tombe. Il crache l’alcool, le tabac, le poisson et la misère. Les gens passent sans le voir. Papa est invisible… Des passants rient, d’autres s’indignent, quelques-uns le regardent avec pitié.
Un homme passe distribuant « La publicité » : Dîner Spectacle avec Hamid Zahir et Fatima Mekdadi. Venez tous au Chapiteau ! L’homme ne donne pas la petite feuille verte à Papa. Est-il sûr que Papa ne viendra pas ?.
Papa ne viendra pas. Lui, il est déjà saoûl. Il n’a pas besoin d’aller au Chapiteau pour cela, il a sa bouteille d’alcool devant lui. Il n’a pas besoin de Hamid Zahir, ni de ses « Shikhates » pour faire danser l’ivresse dans ses fibres. L’ivresse, pour lui, n’est pas une nuit féerique devant la bougie et la musique. Son ivresse est quotidienne, âpre, amère, impitoyable et douloureuse. Son ivresse est réclusion, expatriation, absence/présence dans les gens et les choses. Son ivresse est culpabilité, dégoût, révolte maladroite, refus bohémien. Son ivresse est corrosion cérébrale, suicide quotidien, inondation sanguine.
Son ivresse est déracinement… Il n’a pas besoin de Fatima Mekdadi pour réveiller en lui la virilité et la certitude d’être masculin. Il n’est plus ce cerf en rut suivant sa biche, prêt à bondir sur le premier rival venu faire la cour à sa femelle. Depuis longtemps, le rut s’est éteint dans ses entrailles ; il a oublié la force, la chaleur et l’extase de l’accouplement. Il est fatigué… Il n’a pas besoin du chapiteau, du décor, de la lumière, du luxe de notre ville offerte aux touristes sur un plateau. Il salirait la beauté et la sérénité de ce lieu respectable. Il dérangerait les gens comme il faut. Non, il ne faut pas y aller, il ne faut pas… Il veut aller chez lui.
Il chante dans le bruit :
« Aujourd’hui, ton tour est venu Papa ».
Il est venu du port, il attend l’autobus, il a apporté des crabes. Les touristes les regardent (ses crabes, sa bouteille, son panier, ses fleurs et lui) avec admiration, émerveillement et étonnement : belle carte postale ! Originale et exotique ! Et papa est absent : une autre gorgée, une autre bouffée, une autre phrase étouffée, un autre vers coupé…
Une femme passe avec sa petite fille. Comme en se réveillant subitement d’un long sommeil, Papa regarde la fillette, ébloui. Il prend une fleur et veut la lui offrir. « Petite fleur, prends cette fleur ! N’aie pas peur ! Je suis Papa. Tiens, prends ! » La mère a peur, elle le menace des yeux. Il ne faut pas qu’il touche à sa fille ; il est menaçant et laid. La fille tend la main pour prendre la fleur mais sa mère la tire très fort et s’en va se retournant à chaque pas pour s’assurer que le « monstre » ne les suit pas. « Pourquoi ? Je suis Papa ! » Il n’a pas voulu lui faire de mal, il ne fait de mal à personne et aime beaucoup les enfants. Ah ! S’il avait pu l’embrasser ! Pourquoi es-tu là Papa ? Pourquoi es-tu las Papa ? C’est la question, question sans point d’interrogation, question sans échos.
Personne ne s’arrête pour chercher la réponse dans les yeux de Papa. On ne s’arrête même pas pour écouter la question dans la tête de Papa ; on n’a pas le temps, c’est un spectacle routinier, quotidien… L’autobus vient.
Papa prend le panier rouge d’une main, le sac de plastique de l’autre et se dirige vers l’autobus en titubant, oubliant sa bouteille d’eau-de-mort sur le trottoir. Le patron du café l’interpelle : « Prends ta bouteille de poison avec toi, ivrogne ! Tu pollues mes clients ». Papa se prosterne, essayant de prendre sa bouteille… Elle lui glisse des doigts et tombe. L’alcool se répand sur le trottoir. Papa a peur. Le patron l’injurie et lui crache au visage. « Pourquoi ? Pourquoi ? », Papa ne comprend pas… Sanglots, soupirs, morve… L’autobus est parti.
Papa reste là, bouche-bée, yeux vides, écume amère, tête lourde, corps malade… Ses fleurs tombent du panier.
Les passants les écrasent. Ils ne les voient pas, ils ne voient pas Papa, ils ne voient pas sa bouteille cassée, ils sont pressés… Papa hurle silencieusement sa colère et sa rage… Personne ne l’entend, il est invisible, il n’existe pas.
La nuit tombe sur Papa et lui fait mal au cœur. Il vient de rater le dernier bus, il rentrera à pied, il ne rentrera peut-être pas, il ne sait pas, il ne sait plus… Et la fille du voisin à laquelle il a promis d’apporter un bouquet de fleurs ? Et sa femme qui attend qu’il lui apporte du poisson pour le dîner ? Elle ne lui ouvrira pas, c’est sûr. Elle lui criera : « Va dormir avec les chiens bâtards, ivrogne ! »… Il ne pense qu’à la fille du voisin ; cette jolie petite fille qui aime tant les fleurs, surtout les roses rouges. Elle boudera et se fâchera avec lui…

Cela lui fait mal, très mal… Il lui apporte le printemps, chaque soir, au bidonville boueux, du printemps à la main et des oiseaux qui chantent dans sa tête ; un petit instant de bonheur volé à la misère et à la sécheresse de sa vie. Voir la fille de son voisin sourire, sa fleur à la main, le regardant du haut de ses six ans, avec des yeux d’innocence et d’espoir avant de rentrer chez elle, les tresses dans le vent… La voir, rien que de la voir lui suffit pour faire le plein de vie et d’oxygène, pour avoir la force de faire… Encore un pas vers le futur, pour croire encore à son humanité, pour sentir qu’il est encore vivant, qu’il est encore un homme… Pourquoi pas ce soir ? Les fleurs sont tombées et les gens les ont écrasées sans s’en rendre compte… La petite fille les attend pour les mettre dans un verre d’eau ! Ils sont vilains les gens, ils sont méchants les gens ! Papa pleure… « Pourquoi ? Pourquoi ? Quand les gens deviendront-ils des êtres humains ? Quand respecteront-ils les fleurs ? Quand ? »
Et s’éloignant comme une ombre dans la brume, il disparaît dans la foule.


----------------
Ma vie n'est plus une barque dans une mer enragée
Et je ne suis plus le naufragé!
...............................................................................................
Mostafa, point fat, seul, las, si doux, rĂŞvant de sa mie!!!

franie
Envoyé le :  28/12/2013 15:28
Modératrice
Inscrit le: 28/5/2012
De: BRETAGNE
Envois: 39939
Re: mon carton, vous et moi...
Bonjour Encrenoire

Poème que j'avais écrit l'an passé, une pensée partagée, surtout ne pas les ignorer.

De carton, ta maison !

Ta maison est carton,
A l’abri sous ce pont,
Le cœur en chiffon,
En ciel plus d’horizon,

Tout perdu un matin,
Cruel le destin,
Vie devenue chagrin,
DĂ©sespoir en chemin,

Conserver la dignité,
Difficile de quémander,
En rues si prisées,
Sous regard des privilégiés,

Sous la voute céleste,
Tu n’as que de cesse,
Crier la détresse,
Invoquer dieux et déesses,

En joies du quotidien,
Ton compagnon, ton chien,
Il est ton tout, il est ton bien,
Un soupçon de serein,

Aujourd’hui c’est toi,
Demain peut ĂŞtre moi,
A toi inconnu,
Sous ce pont, en cette rue.

Amicalement Franie


----------------

Provence
Envoyé le :  28/12/2013 15:36
Plume d'or
Inscrit le: 17/6/2013
De:
Envois: 1524
Re: mon carton, vous et moi...
Tout est dit hélas !! pas de commentaire

Provence
jessye
Envoyé le :  28/12/2013 21:19
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 17/12/2006
De: dans mon château de brumes ...
Envois: 20091
Re: mon carton, vous et moi...
2013 ... 2014 ... qu importe rien ne change ... triste triste constat ...


----------------
C'est beau d'ĂŞtre seul(e).
ĂŠtre seul(e)ne signifie pas ĂŞtre solitaire.
Cela signifie que l'esprit ne vit pas sous influence et qu'il n'est pas pollué
par la société.
[Jiddu Krishnamurti]

encre-noire
Envoyé le :  29/12/2013 0:41
Plume de satin
Inscrit le: 1/9/2013
De:
Envois: 13
Re: mon carton, vous et moi...
Ă  vous tous, qui par vos mots, soignez mes maux, merci.
respectueusement,

Y.A
Comete
Envoyé le :  29/12/2013 1:18
Inscrit le: 29/12/2013
De:
Envois: 8
Re: mon carton, vous et moi...
Bonsoir poète

j'aime les plumes humanistes.

En ce monde,c'est bien l'indifférence qui tue,le dédain , le mépris et la haine....


---------------------Comete*
islander
Envoyé le :  29/12/2013 8:11
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 11/4/2009
De: Baltimore, Bretagne
Envois: 58106
Re: mon carton, vous et moi...
un texte fort et dont la sensibilité réveille le cœur, merci de ces pensées si précieuses pour tous,


meilleurs vœux


yann


tramontane
Envoyé le :  29/12/2013 8:35
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 3/8/2009
De:
Envois: 10183
Re: mon carton, vous et moi...
Tu vois les muses ont décidé de ton sort !
Et dans ton poème "à l'encre si noire !",nous penserons en croisant sur le trottoir..tant de cartons glacés par la nuit..
Dumnac
Envoyé le :  29/12/2013 8:38
Plume de platine
Inscrit le: 12/8/2012
De: 49130 Les Ponts de CĂ© (Anjou)
Envois: 6411
Re: mon carton, vous et moi...
Bonjour Encre-noire,
Tu as magnifiquement exprimé ce que l'on éprouve à la porte de la boulangerie ou au coin de la rue en ce moment.C'est Noël! On donne un euro! C'est, bien entendu dérisoire. On se fait avant tout plaisir! La faute à qui? Que peut-on y faire? Personnellement, collectivement , pas grand chose! N'empêche que l'on se sent coupable!
Bien amicalement
Dumnac
encre-noire
Envoyé le :  29/12/2013 21:10
Plume de satin
Inscrit le: 1/9/2013
De:
Envois: 13
Re: mon carton, vous et moi...

je ne suis qu'une petite boule de glaise que vous façonnez avec vos commentaires.

De cette terre sans âme, vous modelez un cœur, et ce cœur, vous dit Merci, avec un grand M... (prononcez Aime..)

très bonne fêtes de fin d'année à vous tous.

respectueusement,

Y.A

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