Le temps d'une larme



Petite boule qui glisse le long de la joue
Déposant des montagnes de notre sel
Puis, peu réjouis, un bon calme si doux
Nous tombe dessus tel un don du ciel

Petit point qui contient tout un monde
Dégageant les douleurs de notre âme
chargée de peines combien profondes
On le juge apanage des seules femmes

Et le voici qui devient un long ruisseau
Traversant l'oasis érigé en sentinelles
Il chasse et insectes et vermisseaux
Et l'on se sent léger comme muni d'ailes

Le voilà si agréablement qui descend
Vers un aval où cette eau s'accumule
Bon débarras de tout un mauvais sang
Et vivement ces boules qui se bousculent!

Du ciel très lourd se dissipent les nuages
Le soleil brille ensuite, on voit plus clair
Du fond du cœur un long soupir se dégage
La vie retrouve un sens, tout est là pour plaire

La terre attend les petites gouttes de peines
Qui enrichissent, à souhait, son pauvre sol
Et comme des microbes sont vaincues les haines
Ni disputes ne s'embrasent, ni esprits ne s'affolent