La bĂŞtise
Elle est nouée dans ta gorge criarde,
EmpĂŞchant ta salive de suivre sa route,
Comme une épine de travers qui s’attarde,
Sur le verglas instable de la déroute.
Elle te fait interrompre des conversations,
Pour te projeter ridicule au cœur de l’action,
Voila que maintenant tu proclames la vérité,
Comme si en toi elle s’écoulait avec pureté.
C’est toujours elle qui te fait rougir les pommettes,
Quand tu passes dans une foule de braves hommes,
Tu déjettes tes idées dans un livres en trois tomes,
Sur une écologie qui bien sûr n’a rien de prophète.
C’est au centre de ton cerveau qu’elle se niche,
Octroyant tes pensées des ses ailes postiches,
Elle amène tes doigts à caresser le vulgaire,
Dans une méchanceté croissante voir militaire.
Oh oui ! Je l’entends rire dans les tribunaux,
Telle une enfant, elle tire les boucles blondes,
Chahute de bouche en bouche qu’elle inonde,
De cette jouissance d’être toujours au chaud.
A l’image des humeurs qui nous habille,
De la courte coiffe aux orteils peu utiles,
Elle se veut adaptable, souple et versatile,
Elle fait guise de châle sur les épaules des filles.
C’est dans le nombre qu’elle se complait de vivre,
C’est dans les décombres qu’elle aime s’anoblir,
Des pays de sang craché par ses larges empires,
Des pays submergés de haine qui saoul et enivre.
Omnisciente et omniprésente elle a l’emprise,
De la conscience humaine depuis le crépuscule,
De l’âge des cavernes à l’éclosion du tubercule,
Elle grossit dans chaque souffle qui agonise.
Elle qu’on appelle la bêtise !
L.P