Sous le charme de ta voix
Les jours ne deviennent vraiment beaux
Que quand je t'appelle et tu réponds
Malgré les bourrasques de neige et les flots
J'entends ta douce voix et je vais devant
Guidé par la tiède chaleur de tes mots
Qu'enveloppe la lente musique des vents
Tu murmures et me parvient ton chant
Suave comme un morceau de sirène
Je vois prospérer les prés, les champs
Mon triste cœur oublie ses peines
Comme si tes chants étaient calmants
Aux douleurs devenues enfin vaines
Tu ris souvent et résonne partout la joie
Le bonheur embellit toutes les mines
Est alors vaincu en nous le maudit effroi
Et nos sentiers sont dépourvus d'épines
On dirait une reine accompagnée de son roi
Ensemble, heureux, couverts d'étoffes fines
Tu parles et se taisent les autres langues
On apprend de toi à dire de beaux discours
Où ne figurent ni plaintes, ni harangues
Ils débordent de doux vers chargés d'amour
Et de phrases ni trop courtes, ni trop longues
Toutes embellies par de très précieux tours.