T'oublier, impossible!
Ton amour s'est planté dans mon sol
Comme une solide plante surannée
Soufflent les vents des deux pôles
Il reste bourreau, je reste condamné
Tous les maux perdent leurs rôles
Lui, toujours impossible, ne veut se faner
Pour un peu d'oubli, j'ai changé de sentier
Seul le tien, par défi, est alors boudé
Interdit au regard, interdit aux pieds
Pour le fuir, me voici, hélas, en lui évadé!
Les autres ne me conviennent, il me sied
Et j'y reviens tout seul, sans trop tarder
J'ai juré ne jamais relire tes vieilles lettres
Barrant tous les chemins aux souvenirs
Je les mets loin pour ensuite les remettre
Ailleurs, là où je crois ne plus revenir
Et je me surprends devant la fenêtre
Parcourant tes messages avec tant de plaisir
Loin de toi, la poésie perd son charme
J'ai rangé la plume très loin des pages
Pour moins d'amour, pour plus de calme
Je me veux peu sensible, enfin sage
Et me voici, Ã mon insu, menu de rames
Cherchant, pour te décrire, de belles images