Une nuit en alexandrin
Une heure du mat’ je fais le tour de l’univers,
Mes mirages galactiques me font la visite,
Nous échangeons notre culture autour d’un verre,
Et nous parlons poésie, musique, sans limite.
Toi tu dors dans le silence de mes insomnies,
Ton long souffle irrégulier berce mes pensées,
Ton corps paisible magnifiquement romantique,
Ressemble à un ruisseau sauvage et poétique,
A une vague de l’océan les jours de clarté,
OĂą mon cerveau Ă©lectrique y noie sa folie.
La nuit s’annonce d’une longueur interminable,
Le plafond encore plus bas de lune en soleil,
A force de le fixer durant des heures minables,
OĂą je perds mon courage Ă chercher le sommeil.
La vie est virtuose, valse vaste vitalité,
Avec ta peau pour caresser tous mes sourires,
Dans ta bouche argentée où plongent mes promesses,
La vie ne demande qu’à vivre dans l’allégresse,
Sans retenu, sans lois, sans barrières, sans mourir,
On s’en fou du reste puisqu’on veut juste s’aimer.
Trois heures du mat’ je fais le tour de l’univers,
Mes mirages galactiques continuent la visite,
Nous échangeons notre luxure autour d’un verre,
Nous parlons d’amour parfois charnel sans limite.
La nuit accentue son étreinte d’étoiles brulantes,
Mon corps se raidi soudain dans se trop grand lit,
Tes lèvres flirtent avec les songes de l’impossible,
Jaloux paranoïaque d’un amant invisible,
Sur un cheval fier drapé de mon hérésie,
Je cède toujours à ta splendeur envoutante.
A mon tour de me faire des films improbables,
Scénariste de l’absurde aux idées étincelles,
Le stylo conquérant dans un désert de sable,
Pour retrouver le cœur d’or de son hirondelle,
Demain au petit matin je te ferai lire,
Les aventures que mon cerveau Ă fait naitre,
Comme Ă chaque fois et juste par pure politesse,
Tu me diras que mon talent est une prouesse,
Que mes doigts rivalisent avec ceux des grands maitres,
Et qu’il faut toujours continuer à écrire.
Six heures du mat’ j’ai fait le tour de l’univers,
Mes mirages galactiques, merci pour la visite,
Je reviendrai pour échanger autour d’un verre,
Nous parlerons de mille chansons sans limite.
Le réveil brise enfin la tourmente de la nuit,
Tu ouvres tes paupières embrumées de sommeil,
Je te regarde en souriant les yeux creusés,
Tu m’embrasses en m’disant doucement « mon bébé »,
Tu as encore passé ta nuit loin des merveilles,
Je te réponds mes habituelles idioties.
Il serait temps que tu reviennes un peu sur terre,
J’ai besoin de toi en pleine forme mon bel amour,
Car si tes poèmes sont toujours autant sublimes,
Celui que j’aime sait me faire d’autre genre de rime,
Celles qui nous conduisent vers des lointains carrefours,
Mais pour cela tu dois taire ton corps solitaire.
Ce soir tu finiras la tête dans l’oreiller,
S’il le faut je n’hésiterai pas à serrer,
Me dit-elle avec férocité et sans peine,
A toi de choisir avec ou sans oxygène.
Huit heures du mat’ je redescends de l’univers,
Mes mirages galactiques inconsciemment me quittent,
Nous n’échangerons plus jamais autour d’un verre,
Nous nous reverrons le jour de l’ultime limite.
www.loikperrin.fr