DERAISON
L'éclair de mon regard s'enfuit vers l'horizon
Du vacillant futur et son vol apeuré
Se brise à l'écueil flou de sombres déraisons
Où l'irréel déteint sur des couleurs fanées.
La vie fait rage ici, que son passé côtoie.
Et son pas belliqueux martèle le chemin
Où passent les aïeux en solennel arroi,
Leurs os s'entrechoquant d'un sinistre tocsin.
Ils vont, automates en surannées poulaines.
De leurs chefs décharnés que guettent les vautours
Les orbites vides, sur la sinistre plaine
Contemplent leur convoi jusqu'Ã la fin des jours.
Et mon être éperdu se corsetant d'espoir,
Au tain vitreux et gris à face de chimère,
Morne lune, se mire et soutient mon regard,
Claironnant mon réveil et sa crue faim guerrière.
NG